Récit sur la prise de décision et l adaptation au risque en montagne. Inspiré des expressos de Cédric Sapin Dufour.
Les doutes et les peurs pour nous faire avancer et apprendre un peu plus chaque jour de nous mêmes. Savoir s adapter !
Le plan initial était de partir 3 jours dés lundi 17/12 au refuge du fond des fours au dessus de val d Isère. Un refuge encore inconnu pour moi et dont la découverte m enchantait.
Puis, vinrent les prévisions météo, le risque 4 avec de très grosses accumulations de neige vendredi et samedi frôlant le mètre. Des vents tempétueux avoisinants les 150km/h... et un redoux annoncé où la pluie lavera ce paysage féerique jusqu'à plus de 2000m.
Les prévisions étaient justes. Le service des pistes de Val d Isère me confirmant le PIDA positif samedi. Malgré tout, également une amélioration des conditions vers une stabilité dont je doutais fortement. Les déclenchements dimanche étant négatif et de nombreux secteurs ayant été tracé dans la journée. Le salut et l espoir renaît quant à notre décision de partir.
Seulement voilà, un nouveau retour d'Est était programmé en haute Tarentaise dès lundi soir entraînant jour Blanc et précipitations :-/
Le dimanche soir, le lieu dû se préciser pour finalement passer d un refuge inconnu a un que je connais fort bien. Celui de Presset face à la majestueuse Pierra Menta. Une décision plus sage aux vues des prévisions sans nouvelle chute avec de possibles éclaircies (si vous avez bcp d espoirs).
Un lundi blanc pour monter à Presset avec des sacs lourds pour 3 jours d autonomie. Nous avancions dans ce paysage austère où la pluie a lavé le paysage sous 2000m et les vents balayés les faces rocheuses au dessus. De plus, les orientations toutes compliquées pour espérer profiter de une neige safe non matée par le vent, croutée ou pelée. Des doutes s'installent sur notre choix et cette idée de monter malgré ces conditions.
Dès notre arrivée au refuge, le vent s intensifie à plus de 60km/h durant une large partie de la nuit. Nous nous levons le matin avec l’idée de faire un tour au dessus du refuge puis de repartir sur Annecy dans l'après midi.
Nous sommes seuls dans ce désert blanc et le vent pour compagnon de passage. Puis nous montons au passeur de Gargan et la vue des combes sous l aiguille de la Nova est finalement plaisante. L’idée du couloir Est de Gargan me hante. Partagé entre l idée de descendre voir l état du couloir 500m plus bas malgré le risque potentiel de fortes accumulations de vent d'ouest et celui de rester sur le plan matinal de redescendre sur Annecy. Nous ne sommes qu'en début de saison. Est ce que cela en vaut la peine? Les doutes m envahissent, ne sachant pas si je dois tenter et entraîner une copine dans ce couloir non amical du BRA qui nous amènerait dans tous les cas à rester une nuit de plus.
La décision est prise, nous descendons pour voir les conditions dans le couloir.
Et la, grande surprise, le couloir est en parfaite conditions de poudre tassée, homogène, d'une profondeur de plus d'1,50m homogène. Les signes sont au vert pour le remonter, nos traces ne s enfoncent que de 20-30cm dans ce couloir protégé du vent.
Nous sommes ravis et le soleil pointe alors sur les cimes environnantes.
Nous arrivons rapidement au sommet sourire aux lèvres profitant de la vue sur la Pierra Menta avant de redescendre ce couloir jadis rêvé ,les maintes fois où je suis monté au refuge de la Balme.
Comme quoi, qui regarde trop la météo reste au bistro ;-)
Nous profiterons de la quiétude du refuge une nuit de plus seul dans ce paysage empli de sérénité.
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